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En Namibie, le vote pour la présidentielle reprend en partie, sous les critiques de l’opposition

Une tension inédite secoue la Namibie, d’ordinaire fière de sa tranquillité et de sa démocratie. Cette dernière est mise à mal par les scrutins présidentiel et législatif qui se sont tenus mercredi 27 novembre et qui sont dénoncés en bloc par les oppositions comme un « simulacre », après d’interminables files d’attente tout au long de la journée. Le vote a duré jusqu’au jeudi matin, bien au-delà de la fermeture des bureaux de vote prévue la veille.
« Dans la plupart des régions, des électeurs ont abandonné les files d’attente en raison de leur lenteur causée par des pannes techniques répétées », a décrit, vendredi, le Centre africain pour la gouvernance, qui disposait de trente-huit observateurs en Namibie. Deux jours après ces incidents, les Namibiens ont saisi leur deuxième chance de voter après la prolongation partielle du scrutin vendredi, et ce jusqu’à samedi soir.
Les cas de surchauffe des tablettes électroniques servant à vérifier les identités et les pénuries de bulletins dans certains bureaux, qui ont considérablement ralenti le vote, ont été soulignés par les missions d’observation de l’Union africaine (UA), de la Communauté de développement d’Afrique australe et du Centre africain pour la gouvernance, lors d’un point presse vendredi.
L’UA a également souligné la confusion régnant mercredi, quand la commission électorale a décidé « sans durée spécifiée » de prolonger le vote qui s’est poursuivi parfois toute la nuit. « La prolongation n’a pas été communiquée en temps utile aux électeurs et aux agents des bureaux », a relevé l’UA. « Certains bureaux ont fermé et commencé le dépouillement avant. »
Cette désorganisation électorale fait inévitablement peser une incertitude sur la reconnaissance des résultats par les partis d’opposition, qui discutent de la voie à suivre. Leurs responsables devaient donner leur « position » commune vendredi matin, a indiqué Christine Aochamus, la secrétaire générale de la principale formation d’opposition, le Parti des patriotes indépendants pour le changement.
Pour la première fois, l’Organisation du peuple du Sud-Ouest africain (Swapo, socialiste), le parti au pouvoir depuis l’indépendance, en 1990, n’était pas certain de remporter les élections. Sa candidate, Netumbo Nandi-Ndaitwah, en position de devenir la première femme présidente de ce pays d’Afrique australe, pourrait être contrainte à un second tour inédit. Une « option assez réaliste », selon Henning Melber, chercheur à l’Institut nordique de l’Afrique d’Uppsala, en Suède.
Le calendrier de la commission électorale prévoyait une annonce des résultats samedi initialement mais « évidemment, avec la prolongation, ce n’est plus possible », a-t-elle indiqué jeudi, sans plus de détails.
Le Monde avec AFP (avec AFP)
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